Plus que le travail de la langue, les recherches stylistiques et les considérations techniques, quelque chose me fascine dans les interviews d’écrivains que j’écoute ici ou là : la naissance des idées. Dans quels recoins de nos têtes prennent-elles forme ? Qu’est-ce qui amène un auteur à retenir cette idée plutôt qu’une autre ? A l’explorer, à l’étirer, à s’y plonger pendant des mois, parfois des années pour la transformer en récit ? Il y a, évidemment, autant de réponses que de romans.
Certains disent que les idées viennent à eux, comme ça, sans forcer, ils se réveillent le matin et pouf, tout est là comme une évidence qui ne demandait qu’à remonter à la surface. D’autres admettent se creuser la tête longtemps avant d’en extraire une piste qui leur semble tenir la route. Je me reconnais plutôt chez ceux-là, du moins pour le moment.
Pour mon premier roman, comme pour le deuxième dont j’ai commencé l’écriture il y a environ deux mois, j’ai eu besoin de partir en exploration. Le mouvement est d’abord extérieur : pendant plusieurs mois, je me nourris de documentaires, de podcasts, de témoignages, de récits sous diverses formes qui ont tous quelque chose en commun. Sauf qu’à ce stade, je n’ai encore aucune idée du fil rouge qui les relie.